« Je crois au pardon des péchés » répète l’Église dans sa profession de foi. Les psaumes en appellent au pardon de Dieu et reconnaissent qu’il est « Dieu de
tendresse et de pitié, lent à la colère et plein d’amour » (Psaume 50).
Jésus révèle le visage d’un Dieu qui se donne et qui pardonne. « Je ne te condamnerai pas, dit-il à la femme surprise en adultère, va, et désormais, ne pèche
plus » (Jean 8). Mais c’est surtout à travers la parabole du Père miséricordieux (Luc 15, 11-32) ou de la brebis perdue (Luc 15, 3-7) qu’il nous révèle la souffrance
d’amour du Père qui attend, qui guette et qui cherche le retour de ses enfants. Et c’est la joie des retrouvailles.
Jésus a donné à l’Église ce sacrement qui célèbre la joie du pardon et de la réconciliation. C’est un sacrement de guérison aussi bien du
pécheur pardonné que de l’amour blessé de Dieu et du corps du Christ qui est l’Église. C’est pourquoi, l’Église aime célébrer ce sacrement communautairement. Car, en même temps que le péché est
une offense faite à Dieu, il blesse le corps du Christ qui est l’Église.
Peuple de pécheurs, nous sommes un peuple appelé au pardon. « C’est au nom du Christ que nous sommes en ambassade, et par nous, c’est Dieu lui-même qui, en fait, vous
adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous en supplions, laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 Corinthiens 5, 20).
Comme nous le rappelle le Pape François dans son exhortation apostolique "La joie de l’Évangile" (§3), "Celui qui risque, le Seigneur ne
le déçoit pas, et quand quelqu’un fait un petit pas vers Jésus, il découvre que celui-ci attendait déjà sa venue à bras ouverts. C’est le moment pour dire à Jésus Christ :
« Seigneur, je me suis laissé tromper, de mille manières j’ai fui ton amour, cependant je suis ici une fois encore pour renouveler mon alliance avec toi. J’ai besoin de toi. Rachète-moi de
nouveau Seigneur, accepte-moi encore une fois entre tes bras rédempteurs ». Cela nous fait tant de bien de revenir à lui quand nous nous sommes perdus ! J’insiste encore une fois :
Dieu ne se fatigue jamais de pardonner, c’est nous qui nous fatiguons de demander sa miséricorde. "
Le temps de l’Avent qui prépare la fête de Noël et le temps du carême qui prépare la fête de Pâques sont deux moments importants pour faire
retour sur soi et s’ouvrir à Dieu qui vient offrir son pardon.
Les retraites ou les pèlerinages sont aussi des occasions privilégiées pour recevoir le sacrement de la réconciliation.
Plusieurs possibilités sont offertes pour recevoir le pardon du Seigneur :
Les diocèses de Rennes et de Rouen proposent une démarche spirituelle de la contrition du cœur pour demander le pardon et le recevoir dans la joie de la miséricorde.
En s’appuyant sur le Catéchisme de l’Église catholique (CEC) lors de la messe à la Résidence Sainte-Marthe au Vatican le 20 mars 2020, le pape François indique :
A l’approche de la fête de Pâques, beaucoup de fidèles ont le désir d’aller se confesser pour se « retrouver avec Dieu ». Mais alors que des mesures de confinement ont été prises, bon nombre se
demanderont comment recevoir le sacrement de pénitence alors qu’ils ne peuvent pas sortir de chez eux.
Pour le pape François, le catéchisme est « très clair » à ce sujet : la confession individuelle et intégrale suivie de l’absolution demeure le seul mode ordinaire par lequel les fidèles
se réconcilient avec Dieu et l’Église « sauf si une impossibilité physique ou morale dispense d’une telle confession » (CEC 1484).
Ainsi, « si tu ne trouves pas de confesseur, il faut que tu t’adresses directement à Dieu », a expliqué le pontife précisant la nécessité d’aller tout de même se
confesser plus tard.
En lui disant ainsi la vérité, en lui demandant pardon, avec un « acte de contrition bien fait », la « grâce de Dieu » agira et « notre âme redeviendra blanche comme la neige ». Dieu est comme un Père qui guette le retour de son fils. Pendant la période du Carême, sa “tendresse” doit pouvoir toucher les cœurs des catholiques et les guérir de toutes les « blessures de la vie ». « Le Seigneur est capable de transformer le cœur mais cela demande de faire le premier pas ». |