1re lecture : Actes 2, 42-47 Psaume 117 2e lecture : 1re lettre de Pierre 1, 3-9 Évangile : Jean 20, 19-31 |
1. C’est d’abord le dimanche de la miséricorde… C’est une donnée capitale de notre foi et nous passons un peu de temps à méditer cela.
Dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître pour une vivante espérance…
Il ne tient pas compte de nos faiblesses, de nos errements, de notre incapacité stupide à faire le bien.
Il est mort pour nous, à cause de nous, mais il ne nous en tient pas grief.
Il nous a rachetés ; il nous a sauvés.
Au fond de nous, nous connaissons notre mal, notre difficulté à faire le bien, à éradiquer l’orgueil qui est en nous, l’égoïsme qui est là…
Et cependant il fait miséricorde.
Nous goûtons ce salut qu’il nous donne. Nous pourrions être comme morts, et pourtant il nous relève, et nous donne accès à ce qui devrait être fermé pour nous, la vie éternelle, la Vie auprès de son Père.
Nous faisons le lien avec sa mort. Ce sont nos péchés, notre stupide obstination à faire condamner un innocent, qui l’ont conduit à cette mort ignominieuse. Et cependant, c’est
sa mort qui nous a valu la vie. Dans sa mort nous sommes sauvés, et c’est ce qui fait toute la valeur de la fête de Pâques. C’est la mort d’un innocent qui nous vaut la vie, et de
cela nous sommes tout bouleversés, et nous en prenons conscience.
2. La miséricorde est massivement présente dans cet évangile par cette invitation 3 fois répétée : La paix soit avec vous…
- et pourtant : les disciples l’avaient tous abandonné
- exceptionnelle délicatesse du Seigneur : pas une once de reproche ou de jugement, alors que nous, nous aimons bien mettre notre prochain en face de ses contradictions ou incohérences.
3. La paix soit avec vous : c’est la salutation liturgique réservée aux évêques (représentant le Christ « tête » en début de messe). Ce matin, nous comprenons mieux que c’est Jésus qui nous le dit, à chaque début de messe.
La « paix » soit avec vous : comme elle a du mal à se frayer un chemin… Que nos communautés familiales, paroissiales soit des lieux où la paix, l’entente, l’écoute au-delà des
différences puisse s’exprimer !
4. Qu’apprenons-nous de l’évangile de ce matin au sujet de la lenteur à croire de saint Thomas ?
La foi en la résurrection ne s’impose pas. Quel long processus pour y croire, au milieu des vicissitudes du monde…
Thomas, c’est chacun de nous.
Nous respectons tous ceux qui ont du mal à croire. C’est nous peut-être.
5. Mais Jésus lui dit que la résurrection, ce n’est pas du « chiqué » : Avance ton doigt dans mes plaies…
Jésus est le Seigneur de gloire certes (tel qu’il apparaît dans les œuvres d’art), mais avec les plaies de la passion, car c’est au cœur de nos misères et de nos plaies qu’il vient nous ressusciter et faire œuvre de rachat, de salut, de rédemption.
Je croirai en la résurrection, non pas à cause du merveilleux dans ma vie ou dans celle de Jésus, des miracles, des signes éclatants, mais plutôt parce qu’il a donné sa vie pour moi, jusqu’à la
croix. Ça, c’est un signe éclatant de son amour pour moi.
6. Alors Thomas va beaucoup plus loin que la marque des clous ; il va au-delà de la présence d’un homme revenu de la mort ; il dit : Mon Seigneur et mon
Dieu. Il croit que Jésus vient de Dieu, il croit que Jésus est le Fils de Dieu annoncé, vrai homme et vrai Dieu.
7. Nous aussi, allons jusqu’à la foi :
- quand nous écoutons sa Parole, où Jésus se révèle dans la grandeur de sa résurrection, qui est aussi la nôtre, pauvres êtres que nous sommes
- quand nous le contemplerons dans l’hostie, à la consécration, d’abord broyé par la croix, puis donné à nous comme vraie nourriture.
P. Loïc Gicquel des Touches